« De temps à autre, face à tant d’ignorance et de dévastation, la nature déchaîne une vague de destruction massive… La nature mourra sous les braises. »
Davi Kopenawa, chaman et porte-parole des Indiens Yanomami du Brésil

Les esprits indigènes xapiri avaient prédit le désastre écologique qui a frappé le Brésil en 2019 : 9 762 kilomètres carrés de forêt amazonienne, soit la superficie du Liban, détruits par les hommes. L’Amazonie enregistre ainsi un nouveau record de déforestation, avec une augmentation de 29,5 % par rapport à l’année précédente. La communauté internationale est indignée, des manifestations ont lieu à travers le monde, et Greta Thunberg prend la parole pour exiger des mesures urgentes.

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Pourquoi devons-nous protéger les forêts ? Nous sommes confrontés à une urgence climatique, et si la forêt tropicale venait à disparaître, les émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, connaîtraient une forte augmentation. Le modèle d’utilisation des terres de l’Amazonie et des autres forêts tropicales dans le monde – abattre des arbres pour défricher les terres à des fins d’utilisation non durable – a entraîné des conséquences dévastatrices en termes de réchauffement climatique.

Les images exposées ici offrent un aperçu de l’Amazonie brésilienne en 2019, montrant la déforestation menée par des personnes occupant illégalement des terres sans titre de propriété. Les photographies ont été prises sur une période de soixante-dix jours pendant lesquels j’ai vécu dans différentes parties de cette forêt, à l’occasion d’un reportage pour le New York Times. Il s’agit d’une enquête visant à mieux comprendre les relations sociales et écologiques au sein de la forêt, où l’occupation illégale des terres est une pratique courante.

L’expansion des terres agricoles pour l’élevage est la principale cause de la déforestation, soutenue de plus par les puissants hommes politiques du Congrès national du Brésil. Sans oublier l’extraction minière illégale encouragée par le président Bolsonaro, qui a présenté un projet de loi autorisant l’exploitation minière et hydroélectrique sur les territoires indigènes.

Le pillage de la forêt est la première étape d’un réseau complexe d’opérations illégales : l’abattage des arbres, puis la vente et l’exportation des grumes à l’aide de faux documents. Ce processus, connu sous le nom de « esquentar madeira », consiste à enregistrer le bois exploité illégalement dans des zones protégées comme provenant d’arbres abattus légalement, prêts à être expédiés.

Comment arrêter le processus de destruction en cours, soutenu par le gouvernement brésilien ? Je souhaiterais que mes images aient un impact sur le grand public, qu’elles agissent comme un électrochoc afin d’obliger les autorités et les entreprises à prendre des mesures et à mettre en œuvre une gestion durable des forêts.

En nous appuyant sur les connaissances des populations vivant dans les forêts et sur les contributions scientifiques fondées sur l’économie verte, nous pouvons trouver des moyens satisfaisants pour renverser cette situation d’urgence climatique.

Le défi est posé. Il est temps d’agir !

Victor Moriyama

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Victor Moriyama

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